Jean Castex détaille de nouvelles mesures contre le Covid-19 : confinement le week-end dans le Pas-de-Calais, 23 départements en surveillance renforcée…

Le Monde avec AFP et Reuters, publié aujourd’hui à 19h42, mis à jour à 20h09

Le premier ministre a dévoilé de nouvelles mesures pour freiner la propagation du coronavirus en France et annoncé que les Hautes-Alpes, l’Aisne et l’Aube rejoignaient la liste des départements en surveillance renforcée.

Le premier ministre, Jean Castex, a dévoilé, jeudi 4 mars, de nouvelles restrictions pour freiner la propagation du coronavirus en France, lors d’une conférence tenue aux côtés du ministre de la santé, Olivier Véran. Confronté à la lente progression de l’épidémie depuis des semaines, à la menace des variants et à de fortes disparités entre les territoires, le gouvernement reste fidèle à sa stratégie visant à « gagner du temps » pour éviter un nouveau confinement généralisé, dans l’espoir d’un retour progressif à la normale à partir du mois d’avril grâce à l’accélération de la campagne de vaccination.

Depuis la semaine dernière, le premier ministre a fait le constat suivant : « La circulation du virus a continué à progresser, mais à une vitesse moindre que ce que nous pouvions craindre. Nous ne sommes pas à une hausse exponentielle de l’épidémie. » Concernant la contamination chez les personnes âgées, elle « continue de se réduire, de 17,5 % chez les plus de 80 ans sur les deux dernières semaines. J’y vois les effets de la vaccination », a dit M. Castex. « Le variant anglais représente plus de 60 % des contaminations dans notre pays », a-t-il précisé.

Sur le front épidémique, la France a enregistré jeudi plus de 25 000 cas de contamination. Les décès liés au Covid-19 ont augmenté de 295 en vingt-quatre heures dans les hôpitaux, portant le bilan à 87 747 morts depuis le début de l’épidémie dans le pays.

Les chiffres des dernières 24 heures

Trois nouveaux départements en surveillance renforcée, le Pas-de-Calais confiné le week-end

Le gouvernement a placé trois nouveaux départements – les Hautes-Alpes, l’Aisne et l’Aube – sous surveillance renforcée en raison de la progression du virus, ce qui porte à 23 le nombre de départements sous ce statut, a annoncé M. Castex. Ces départements « ont connu une progression telle depuis une semaine qu’ils ont franchi le seuil de 250 [cas] pour 100 000 [habitants] et s’ajoutent donc à la liste des vingt départements placés sous surveillance renforcée », a déclaré le premier ministre.

L’épidémie continue de progresser dans les vingt autres départements sous surveillance renforcée, dont le Pas-de-Calais, où il a été décidé qu’un confinement le week-end serait appliqué comme dans les métropoles de Nice (Alpes-Maritimes) et de Dunkerque (Nord), dès samedi, 6 heures, jusqu’à dimanche, 18 heures.

« L’incidence y est en effet en progression très rapide », à savoir de « 23 % au cours des sept derniers jours et dépasse dorénavant le seuil des 400 [cas] pour 100 000 [habitants], soit presque deux fois la moyenne nationale », a expliqué le premier ministre en pointant aussi la saturation des services de réanimation, « au plus haut de tous les départements français ».

Toute la France est par ailleurs soumise à un couvre-feu chaque soir à partir de 18 heures.Article réservé à nos abonnés 

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Fermeture des centres commerciaux non alimentaires de plus de 10 000 m2 dans les « départements à risque »

M. Castex annonce que « les grands centres commerciaux non alimentaires de plus de 10 000 mètres carrés seront fermés » dans les « départements à risque », dès 5 000 mètres carrés dans le Pas-de-Calais. L’obligation du port du masque sera également étendue à toutes les zones urbaines de ces départements. Toutes ces dispositions entreront en vigueur ce vendredi à minuit.

Les préfets seront autorisés à interdire des manifestations dans l’espace public si elles conduisent à des rassemblements présentant un risque sanitaire. M. Castex appelle aussi les habitants de ces départements à ne pas sortir de ces territoires. « J’invite les habitants des 23 départements concernés à ne pas sortir, autant que possible, de leur département ou de leur région s’agissant des départements franciliens », a déclaré le premier ministre. « Evitons de diffuser [le virus] là où il n’est pas encore. »

Le premier ministre a recommandé également à la population de ne pas dépasser la jauge de six personnes lors des moments conviviaux comme cela avait été le cas lors des fêtes de fin d’année.

La vaccination en pharmacie possible à partir du 15 mars, 30 millions de vaccinés d’ici à l’été

Cela concerne les personnes de plus de 50 ans présentant des facteurs de comorbidités, a précisé M. Castex. Les patients concernés n’auront « pas besoin d’une prescription médicale » et pourront se rendre « directement en officine » pour y recevoir le vaccin d’AstraZeneca, a déclaré le premier ministre, ajoutant que les personnes de 50 à 74 ans qui n’ont « pas de pathologie particulière » pourront se faire vacciner « à compter de la mi-avril ».

D’ici à la mi-avril, 10 millions de personnes auront reçu une première dose, 20 millions d’ici à la mi-mai, 30 millions cet été, prévoit M. Castex, après avoir affirmé que les inquiétudes sur le vaccin d’AstraZeneca « n’[avaient] plus lieu d’être », comme l’affirmait déjà le professeur Alain Fischer lors de la dernière conférence de presse, la semaine dernière. « Je sais que vous ne réussissez pas tous à avoir de rendez-vous, (…) il faudra encore faire preuve de patience, mais ne vous inquiétez pas, vous serez vaccinés », affirme le premier ministre. Huit cent cinquante mille rendez-vous seront ouverts d’ici à la fin du mois.

M. Castex a appelé « solennellement » les personnels des Ehpad à se faire vacciner pour permettre le retour d’« une vie sociale apaisée » dans ces établissements. « Les soignants, médecins, infirmiers, aides-soignants, aides à domicile sont éligibles à la vaccination depuis début janvier. Or, seul un soignant sur trois est aujourd’hui vacciné, a par ailleurs déclaré le premier ministre. Ce n’est pas normal et cela compromet notre capacité à lutter effectivement et efficacement contre le virus. »

A son côté, M. Véran a précisé qu’environ 40 % des personnels des Ehpad et 30 % des soignants, en ville et à l’hôpital, avaient été vaccinés. « Clairement, ça ne suffit pas », a affirmé le ministre de la santé, annonçant qu’il enverrait vendredi « une lettre à l’ensemble des soignants [du] pays, qu’ils soient en ville, à l’hôpital, en établissement médico-social, pour les inciter très fortement à se faire vacciner ».Article réservé à nos abonnés 

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135 000 nouvelles doses seront allouées aux 23 départements prioritaires dès jeudi, a annoncé Jean Castex, dont 12 000 et 11 000 pour les seules villes de Nice et Paris ce week-end, dans une opération flash, ont précisé les deux mairies. Sur ce total, le Pas-de-Calais va recevoir 10 000 doses supplémentaires, a précisé le premier ministre. A Nice, ce sont 4 000 doses Pfizer et 8 000 doses AstraZeneca qui vont être débloquées et devront être utilisées sous quarante-huit heures, avant dimanche soir, a indiqué le maire (LR), Christian Estrosi, lors d’une visioconférence.