Le Département dit stop aux éoliennes

En lançant un « Atlas des paysages de l’énergie », le conseil départemental entend taper du poing sur la table, estimant avoir « fait sa part » avec le déploiement de ces mats.

« 600 mâts seraient déjà érigés dans la Marne alors que l’Alsace n’en compte aucun », selon Alphonse Schwein.

Nous ne sommes pas contre, mais il faut que l’acceptation des citoyens demeure. » Christian Bruyen, président (DVD) du Département de la Marne, entend prendre le taureau par les cornes sur le développement des énergies renouvelables, notamment celui de l’éolien, dans la Marne. Le sujet a débouché sur l’unanimité des conseillers départementaux, en séance plénière, ce vendredi à Châlons.

Plutôt que de voter une énième motion ou vœux, le Département a décidé de créer, d’ici 2024, un Atlas des paysages de l’énergie dans la Marne. Il recensera les différentes unités de création d’énergie et leurs installations pour la transporter.

Cette démarche, assez rusée, n’empêche pas de déjà dresser des constats. « L’éolien, le photovoltaïque et la méthanisation sont des préoccupations croissantes des habitants », a ainsi assuré Laure Miller, vice-présidente en charge de l’environnement, qui va piloter ce travail. Déjà, cela permettra de connaître le nombre exact de mats installés. « 600 seraient déjà érigés dans la Marne alors que l’Alsace n’en compte aucun », selon Alphonse Schwein qui a demandé des « échanges avec Jean Rottner (président du Grand Est), car tout est dans les Ardennes et dans la Marne ! C’est trop, il faut que l’on arrête ». Plus rond, Christian Bruyen a rappelé : « Nous ne sommes pas contre les éoliennes, la Marne a fait sa part, mais il faut partager ! Que les autres départements prennent la leur, sinon cela va légitimement bouger dans les campagnes même si je ne connais pas la couleur du gilet. » Il appelle donc à « un regard globalisé sur la Région » pour le déploiement de nouvelles éoliennes afin de « respecter nos paysages et notre cadre de vie ».

« Et la biodiversité », a ajouté Rudy Namur, président du groupe PS, qui a aussi voté pour cette création.

Après, Charles de Courson, qui a trouvé « très bien » l’idée de cet Atlas, a déjà émis un regret : « Il n’aura aucun caractère prescriptif. Le tribunal administratif pourra toujours annuler un refus de permis de construire… »

« Étant associé à la démarche, l’État ne pourra pas ne pas tenir compte de ce travail, veut croire Christian Bruyen, et puis, il faudra s’adresser directement à la ministre Pompili ! »

Mis en ligne sur le site de L’union le 22/10/2021 à 0:08, auteur : Frédéric Gouïs