Participez à la surveillance du moustique tigre

Le moustique tigre

Originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, le moustique tigre Aedes albopictus s’est adapté à divers environnements, et notamment au milieu urbain en profitant d’une multitude de récipients, dans lesquels il pond ses œufs. Anthropophile opportuniste, le moustique tigre pique les êtres humains et peut être vecteur de virus comme ceux de la dengue, du chikungunya ou du Zika. Présentation d’un moustique qui n’a pas fini de faire parler de lui. 

Cette espèce invasive s’est répandue sur toute la planète : aujourd’hui, seul l’Antarctique est encore préservé. Cette expansion, liée principalement au commerce international, lui vaut d’être classé parmi les espèces les plus invasives au monde grâce à son adaptabilité aux régions ayant des hivers froids. En France métropolitaine en 2023, le moustique tigre est implanté dans 71 départements.

Pouvant transmettre à l’être humain des virus comme celui de la dengue, du chikungunya ou du Zika, le moustique tigre fait l’objet d’une surveillance par les autorités, en particulier à travers le site Signalement-moustique.

Comment distinguer le moustique tigre des autres moustiques ?

Silencieux et diurne : contrairement au moustique commun (Culex) qui a plutôt tendance à piquer la nuit et dont le vol est bruyant, le moustique tigre est diurne, c’est-à-dire qu’il pique plutôt le jour (principalement le matin et le soir) et silencieux.

De petite taille : le nom de « moustique tigre » peut facilement induire en erreur. De petite taille, le moustique tigre est plus petit qu’une pièce de 1 centime d’euro (soit moins de 0,5 centimètre) !

Rayé blanc et noir : là encore, son nom est trompeur puisque le moustique tigre n’est pas jaune et noir mais bien blanc et noir. Il est également caractérisé par la présence d’une ligne dorsale blanche le long de son thorax. Ses pattes sont également rayées.

Les moustiques tigres peuvent-ils transmettre des agents pathogènes à l’origine de maladies ?

Certains moustiques – moins de 400 parmi la diversité des 3500 espèces existantes –  peuvent être vecteurs d’agents pathogènes (virus, bactéries, parasites). Pour cela, le moustique doit d’abord s’infecter, en prélevant l’agent pathogène lors de son repas sanguin sur une personne ou un animal infecté. Une fois infectée, la femelle moustique pourra transmettre l’agent pathogène à un sujet sain lors d’un nouveau repas sanguin. Il faut plusieurs jours pour qu’un moustique devienne infectant, c’est-à-dire que le virus franchisse la barrière digestive, se multiplie et passe dans sa salive. Un moustique n’injecte pas directement le sang qu’il a pris sur un précédent hôte et n’est pas capable de transmettre n’importe quel agent pathogène.

Le moustique tigre peut être vecteur de nombreux virus comme ceux de la dengue, du Zika ou du chikungunya. À ce jour, ces virus ne circulent pas activement en France métropolitaine. Néanmoins, la survenue de cas secondaires dits « autochtones » (contractés sans voyage) peuvent se déclarer suite au retour de cas « importés ». Des personnes porteuses du virus en provenance de l’étranger peuvent en effet transmettre le virus à une autre personne à l’occasion d’une piqûre de moustique tigre.

En France métropolitaine, à ce jour, les autres moustiques représentent essentiellement une source de nuisance ou d’inconfort.

Dans quels lieux prolifèrent-ils ?

Particulièrement résistant et adapté à l’environnement humain, le moustique tigre se développe préférentiellement dans des environnements péri-urbains ainsi que dans des zones urbaines très denses.

La femelle pond dans toutes sortes de récipients et réservoirs d’eau artificiels : vases, pots, fûts, bidons, rigoles, avaloirs pluviaux, gouttières, terrasses sur plots, vieux pneus… Une femelle moustique pouvant pondre plusieurs centaines d’œufs à chaque ponte, et les femelles de certaines espèces pouvant effectuer plusieurs pontes durant leur vie, l’effort d’élimination des lieux de ponte est essentiel. 

Les moustiques tigres sont dits « exophiles », c’est-à-dire qu’ils vivent majoritairement à l’extérieur, ils peuvent néanmoins rentrer dans les maisons pour piquer une personne.

Comment prévenir leur prolifération à l’échelle individuelle ?

Pour éviter la prolifération de cette espèce en détruisant les lieux de ponte, il faut :

  • vider régulièrement ou supprimer les coupelles sous les pots de fleurs, vases… ou les remplir de sable afin de conserver l’humidité sans qu’il y ait d’eau stagnante ;
  • ranger, à l’abri de la pluie, les seaux, le matériel de jardinage, les jouets ou encore les récipients divers ;
  • recouvrir les bidons de récupération d’eau à l’aide d’un filet moustiquaire ou de tissu ;
  • curer les gouttières pour faciliter le bon écoulement des eaux.

Et n’hésitez pas à diffuser auprès de vos voisins et de vos proches ces bonnes pratiques !

> Télécharger notre infographie “Moustique tigre : nous avons tous un rôle à jouer ! ” (PDF)

Pourquoi et comment signaler la présence du moustique tigre ?

Vous pouvez également contribuer à la surveillance du moustique tigre en signalant sa présence sur le site signalement-moustique.fr.

Créé en 2014 à la demande du ministère de la santé et géré par l’Anses depuis 2018, ce site internet a pour objet la détection précoce de la présence du moustique tigre. Grâce aux signalements effectués par les citoyens, la liste des communes colonisées en France métropolitaine est régulièrement actualisée. Les données collectées permettent aux autorités sanitaires de mettre en place des mesures de lutte adaptées et ciblées en cas d’arbovirose comme le Zika, la dengue ou le chikungunya. 

Avant de signaler un moustique tigre sur le site dédié, vous devez disposer d’une photographie du moustique ou d’un spécimen permettant son identification (par envoi d’un échantillon à l’opérateur en charge de la démoustication dans votre région le cas échéant).

Une fois cette condition remplie, pour vérifier que vous êtes bien en présence d’un moustique tigre, il vous faudra répondre aux trois questions ci-dessous. Le cas échéant, vous pourrez ajouter votre signalement.

  1. Le moustique est-il de petite taille ? Le nom de « moustique tigre » peut en effet facilement induire en erreur. De petite taille, le moustique tigre est plus petit qu’une pièce de 1 centime d’euro (soit moins de 5 millimètre)
  2. Quelle est sa couleur ? Là encore, son nom est trompeur puisque le moustique tigre n’est pas jaune et noir mais bien blanc et noir. Il est également caractérisé par la présence d’une ligne blanche le long de son thorax.
  3. Le moustique dispose-t-il de cinq anneaux d’écailles blanches sur les pattes postérieures et d’une ligne dorsale blanche sur le thorax ? Les pattes postérieures du moustique tigre sont noires et ont cinq anneaux d’écailles blanches. De plus, la partie dorsale du thorax est couverte d’écailles noires chez le moustique tigre. Au milieu se trouve une ligne droite bien visible d’écailles blanches (ligne médiane). Les moustiques qui ont plus d’une ligne d’écailles sur le thorax ou d’autres motifs de couleur brune ou dorée ne sont donc pas des moustiques tigres.

Quelles actions sont mises en place par les autorités ?

Pour prévenir et gérer les risques liés aux maladies vectorielles, les autorités mettent en place des actions de surveillance et de lutte anti-vectorielle.

La surveillance dite « entomologique » permet de détecter l’arrivée du moustique tigre et de suivre son extension sur le territoire. Ce dispositif de surveillance comprend des réseaux de pièges pondoirs, installés dans des zones à risque élevé d’importation du moustique tigre (comme les zones portuaires), le long des axes de communication ou dans des communes où le moustique n’a pas encore été identifié. Cette surveillance dite entomologique « active » est réalisée par les opérateurs en charge de la lutte anti-vectorielle. En 2018, un total de 4 006 pièges pondoirs – seau noir contenant de l’eau, un support de ponte et un larvicide – ont ainsi été répartis en France métropolitaine.

Depuis 2014, cette surveillance active est complétée par une surveillance entomologique « passive » qui permet à l’ensemble de la population de signaler la présence du moustique tigre sur le site Signalement moustique. Lorsqu’un signalement provient d’une zone jusqu’alors non colonisée par le moustique, la validation du signalement peut conduire à compléter les observations du dispositif de surveillance entomologique active, en installant des pièges pondoirs dans cette nouvelle zone.

La lutte anti-vectorielle (LAV) : elle vise à réduire ou à interrompre la prolifération des moustiques vecteurs d’agents pathogènes en éliminant les gîtes larvaires et les moustiques adultes afin de diminuer le risque de propagation de virus (et le nombre de malades). Lorsqu’un cas d’arbovirose est déclaré aux autorités, des actions de lutte anti-vectorielle appropriées sont mises en œuvre par les autorités en fonction des résultats de la surveillance. La lutte anti-vectorielle est sous la responsabilité des Agences Régionales de Santé (ARS).

Comment savoir si j’ai été piqué par un moustique tigre ?

La sensation de démangeaison se fait sentir rapidement et s’intensifie pendant plusieurs minutes après la piqûre. Elle provoque généralement un bouton ressemblant à une cloque un peu plate, comme une ampoule, de 5 millimètres à 2 centimètres de diamètre, un peu plus claire que la couleur de la peau, circulaire, avec un halo rouge pouvant s’élargir selon la réaction de la peau de certaines personnes. Le bouton est généralement dur, chaud et douloureux.

La piqûre du moustique tigre gratte quasiment instantanément, puis les démangeaisons disparaissent. Elles peuvent néanmoins réapparaître pendant plusieurs jours en cas de variation de température (après une douche par exemple).

Comment se protéger des piqûres de moustique ?

  • porter des vêtements longs, amples et clairs ;
  • utiliser des répulsifs cutanés en suivant les précautions d’emploi indiquées. Pour plus d’informations, demander conseil au pharmacien ou au médecin ;
  • utiliser des moustiquaires.